Bébés et cosmétiques

Les enfants de moins de 3 ans ont la peau fragile et sont plus sensibles que nous à certains produits. Depuis quelques temps un débat divise les spécialistes. En effet, selon certains, les produits cosmétiques seraient dangereux pour l’organisme du bébé et pourraient entrainer des maladies (cancer, problème de croissance, trouble du système de reproduction…).

Il y a quelques mois des médecins, des directeurs d’établissements de santé, des chimistes et des cancérologues ont appelé au principe de précaution concernant les mallettes de produits offertes aux jeunes mamans dans les maternités. Selon ce groupe de scientifique, bons nombres des produits présents dans ces mallettes seraient plus ou moins toxiques pour les bébés.

Certains composants (notamment les parabens) présents dans ces produits (crème, shampoing, gel douche…) seraient susceptibles d’être absorbés par la peau des tout-petits et d’entrainer des dommages médicaux importants.

L’Académie de médecine, après avoir constitué un groupe de travail ad hoc et pris l’avis d’experts, notamment au sein de l’AFSSAPS, a tenu, dans un communiqué à préciser certains points.

Pour l’Académie de médecine, la question des risques des cosmétiques pour bébés se situe dans le contexte général de l’exposition de l’organisme humain aux milliers de composés chimiques présents dans l’environnement. Or, l’analyse des effets toxiques à long terme est difficile.

L’Académie rappelle que des règles de précaution existent quant à l’utilisation des cosmétiques, sachant qu’on dénombre 8 À 15 ingrédients par produit. La cosmétovigilance est assurée par l’AFSSAPS

Ainsi, même s’il est vrai que la physiologie des nourrissons, en particulier des prématurés, leur est spécifique, que la fréquence des lésions cutanées et les modalités d’application des cosmétiques peuvent aboutir, après résorption cutanée, à des concentrations sanguines des divers ingrédients très supérieures à celles de l’adulte ; il faut insister sur l’absence de données sur la résorption percutanée chez le nourrisson et le jeune enfant, ainsi que sur l’absence de connaissances sur le métabolisme et l’excrétion des ingrédients contenus dans les crèmes chez les nourrissons.

De plus, la médecine ne pouvant être fondée que sur des faits, on ne peut affirmer qu’il existe un risque d’apparition de cancers en cas d’exposition à long terme.

Et même si le principe de précaution est raisonnablement acceptable, il ne saurait justifier une attitude systématiquement alarmiste, surtout quand celle-ci est fondée sur une expérimentation non pertinente, et alors que nombre de cosmétiques pour bébés sont utilisés depuis plusieurs générations dans le monde sans conséquences sanitaires apparentes.

La recherche, la cosmétovigilance et la surveillance de ces produits et de leurs effets devraient permettre de rassurer l’opinion publique et de supprimer du marché, le cas échéant, les produits jugés toxiques.

En attendant plus de précisions, les cosmétiques bio semblent être une bonne alternative au problème. En choisissant des produits bio ou naturels, on évite ainsi les substances chimiques, les parabens, les conservateurs, etc.

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