L’apithérapie ou comment se soigner grâce aux produits de la ruche

Bernard Descottes est Professeur de chirurgie, Chef du service de Chirurgie Viscérale et Transplantation, Président de la Commission Médicale d’Etablissement du CHU de Limoges et Président de l’Association Francophone d’Apithérapie. Il nous explique ce qu’est l’apithérapie…

Comment avez-vous découvert l’apithérapie ?

Par la connaissance du miel et par des discussions sur les racines du mot pommade (qui se rapproche du mot pomme). Qui dit pomme dit richesse en sucre et l’utilisation des lamelles de pomme par les médecins de Napoléon sur les grognards.
Partant de là, j’ai pensé que le miel, outre sa richesse en sucre, fourni non seulement de l’oxygène mais aussi un acide glycogénique peu favorable à la prolifération microbienne grâce à son PH.
Le miel avait d’ailleurs pour nous des richesses propres tenant des abeilles et des fleurs où elles vont butiner.
En 1984, le lendemain de mes réflexions, j’ai utilisé avec succès le miel sur une plaie désunie et infectée après appendicectomie.
Depuis, plus de 3500 malades ont été traités par mon équipe en utilisant le miel.

L’apithérapie est encore peu connue, pouvez-vous nous en dire plus ?

L’apithérapie est à mon avis insuffisamment connue. Elle doit l’être mieux et pour être mieux connue elle doit surtout sortir des propriétés légendaires transmises de bouche à oreille depuis des siècles. Elle doit maintenant s’appuyer sur des travaux scientifiques qui authentifieront la réalité de leurs propriétés et leurs acceptations par le corps médical et de l’utilisation sur le patient.

Sous quelles formes sont utilisées les produits de la ruche ?

Les produits de la ruche se présentent sous des formes variables.
Si l’on prend le pollen, on trouve du pollen frais ou du pollen sec.
Les venins, eux, sont utilisés soit par ponction directe, soit par micro-injections.
La propolis* peut être sous forme de gélules, de solution ou de poudre.
Le miel reste un produit qui tend à être présenté en pot mais d’autres présentations sont à l’étude par nos soins.
Pour la gelée royale, la présentation est standard ou utilisée dans une préparation sous forme de gélules ou sous forme d’ampoules, le plus souvent associée à du miel ou à la propolis.

Le coût de ces produits est extrêmement variable.

L’apithérapie est-elle destinée à tout le monde ?

L’apithérapie c’est l’utilisation des produits de la ruche et des abeilles, puisqu’il y a le venin et la cire, à des fins thérapeutiques. C’est dire qu’elle est destinée à l’ensemble de la population et qu’elle peut être utile dans les populations en voie d’émergence pour traiter un grand nombre de pathologies où les produits de la ruche s’avèrent à efficacité égale ou supérieure à certains produits de synthèse. Il existe manifestement des intérêts pour se tourner vers une médecine plus volontiers naturelle d’où ce regain d’intérêt depuis quelques années.

Pouvez-vous nous parler de l’Association Francophone d’Apithérapie ?

L’AFA a été créée en 2007 et officialisée lors de sa première assemblée générale en mai 2008 à Lyon. Cette association se veut être un élément de développement des produits d’apithérapie mais surtout d’être un moteur de travaux scientifiques.

Quelles sont vos priorités et objectifs pour les prochaines années ?

Se faire connaître de plus en plus dans le monde francophone de l’apiculture, du monde médical, du public et apporter de plus en plus souvent des preuves scientifiques du rôle des produits de la ruche dans leurs propriétés immunostimulantes ou dans la protection cellulaire.

Un petit mot pour conclure ?

Le moment est venu d’apporter à l’apithérapie les lettres de noblesse auxquelles elle a droit.

 

* La propolis est une résine végétale recueillie par les abeilles sur des bourgeons. Elle est utilisée par les abeilles pour assainir la ruche. Elle est reconnue pour avoir des propriétés thérapeutiques.

Bernard Descottes, Sensation-bio vous remercie pour le temps précieux que vous avez accepté de nous consacrer.

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