EPIDEMIK, l’expo “contagieuse”

L’espérance de vie – en bonne santé – augmente de façon quasi continue dans le monde. Mais une menace demeure à l’échelle planétaire : les épidémies dues aux maladies infectieuses. Épidémik revisite en images l’histoire qui unit les épidémies et les hommes, puis elle plonge ses visiteurs dans un jeu de simulation de crises épidémiques contemporaines. Du 21 octobre 2008 au 16 août 2009 à la Cité des sciences et de l’industrie

Épidémik brosse tout d’abord un panorama des grandes épidémies qui ont traversé l’histoire, en donnant à comprendre les conditions ayant favorisé leur apparition, les moyens utilisés pour les combattre et leurs incidences sur la vie des populations et des nations.
Une histoire qui se compte en millénaires et qui se joue à l’échelle des continents – un panorama audiovisuel en fait le récit – et une histoire intime révélée par les témoins d’épidémies qui ont frappé durement les populations depuis le 20e siècle.

Les visiteurs sont ensuite projetés au coeur d’une simulation de crise épidémique qu’ils vont devoir résoudre, tant individuellement que collectivement. Place au jeu et à la fiction.
Attaque bioterroriste de peste à New-York, arrivée du chikungunya à Nice, découverte des premiers cas de grippe pandémique à Singapour, sida à Paris, Moscou et Rio, paludisme à Bamako et ses environs…

Des fresques réalistes plantent le décor de ces scénarios, situés en 2015 pour les trois premiers, à l’époque actuelle pour les autres. Le théâtre des opérations est une salle de 500 m², pouvant accueillir simultanément 100 joueurs.

En entrant dans les lieux, cinq visiteurs sont invités à endosser le rôle de “décideurs”.
Conseillés par des experts virtuels, il leur appartient de gérer la crise, de faire les choix qui incombent à un chef d’Etat, à un ministre de la santé, à un ministre de l’intérieur… La place des décideurs est au centre de la salle. Leurs décisions ont une incidence immédiate sur le déroulement du jeu.

Les autres joueurs sont des “citoyens”. Ils auront à coeur d’économiser les 3 vies qui leur sont accordées, d’éviter les agents infectieux (fictifs, bien sûr !), de renforcer leurs “pouvoirs” – en acquérant nourriture, boissons, masques ou médicaments, selon le moment – d’obéir aux injonctions des “décideurs”, de suivre ou non leurs recommandations. Leurs choix guident le déroulé de la partie.

Fondé sur les techniques de tracking et de reconnaissance de formes, le dispositif ne nécessite ni souris, ni clavier, ni avatar, ce sont les joueurs eux-mêmes, qui par leurs gestes et leurs déplacements, conduisent la partie. Cette création constitue une première par l’ampleur du dispositif proposé (dimension de la salle et nombre de joueurs simultanément impliqués dans la partie) et par l’usage qui en est fait : le jeu devenant ressort de la connaissance.

Jouer avec les épidémies ?

Ambigu de prime abord, le choix du jeu s’est rapidement imposé comme un outil idéal pour familiariser le public aux crises épidémiques, aux questions qu’elles soulèvent, aux décisions qu’elles imposent, aux conduites qui peuvent être salvatrices…
Une déclinaison grand public des “tabletop exercices”, exercices de simulation de crises épidémiques conçus pour les chefs d’Etat et hauts responsables de gouvernements.

Les épidémiologistes, y reconnaissent aussi un outil capable de révéler les comportements humains, l’esquisse d’un modèle au sens scientifi que du terme, permettant d’étudier les réactions d’une population confrontée à différents scénarios épidémiques.

Pour concevoir Épidémik, la Cité des sciences s’est entourée de deux commissaires scientifiques : Antoine Flahault, épidémiologiste, et Patrick Zylberman, historien de la médecine.

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