Tout savoir sur le textile bio

Derrière l’industrie pétrolière, celle du textile est classée comme étant l’une des plus polluantes. Pour redorer son blason, elle se tourne dans la production de matériaux bio, ce qui ne manque pas d’intéresser les consommateurs soucieux de la préservation de la biodiversité et de l’écologie.

textile bio

 

Quelles sont les alternatives aux tissus conventionnels ?

Les tissus conventionnels perdent petit à petit leur notoriété face à leurs semblables arborant les labels bio.

Quels sont-ils ?

  • Le coton bio : Plus écologique que le coton classique, il est cultivé sans pesticides et autres produits chimiques comme les OGM, et ce, grâce à l’application de techniques d’irrigation avancées par les agriculteurs. C’est un mode de fabrication éthique dans le cadre du commerce équitable avec une forte réduction de l’impact écologique.
  • Le bambou : facile à cultiver, il ne requiert que peu d’eau pour pousser et ne nécessite pas l’utilisation d’engrais chimique.
  • Le lin : elle ne demande pas d’irrigation humaine. De plus, sa transformation s’effectue par procédé mécanique et ne produit pas de déchets du fait que tout peut être recyclé.
  • Le jute : similaire au coton bio, sa culture ne nécessite pas l’usage de pesticide et sa fabrication est exempte de produits toxiques.
  • Le chanvre : peu énergivore, il est naturellement résistant aux agressions extérieures donc les herbicides et les pesticides ne sont pas sollicités lors de sa plantation.
  • Le liège : Sa production ne nécessite pas l’abattage des arbres, car la colle naturelle est issue directement de l’écorce du chêne-liège.
  • La laine : on recommande la laine de mouton shetland. Elle tombe naturellement de l’animal une fois dans l’année, donc pas besoin de tonte. Il y a également la laine d’alpage. Dense et touffue, elle est de toutes les couleurs évitant ainsi l’utilisation de teinture. Les alpagas sont élevés traditionnellement (au Pérou et en Bolivie) où la transformation ne passe pas encore par l’industrialisation.
  • Le tencel/le lyocell : c’est la version plus écologique de la viscose. Les fibres sont fabriquées à partir de pulpe de bois par la dissolution de ce dernier dans un solvant non toxique recyclable (NMMO).

 

En quoi le textile conventionnel est néfaste ?

Le textile conventionnel impacte grandement, et cela, à tous les niveaux. De la culture à la consommation, en passant par la transformation, les textiles laissent une empreinte écologique importante. Tout d’abord, la surexploitation des ressources naturelles. Pour le coton par exemple, la production de 1 kg nécessite environ 6000 l d’eau. Les techniques d’irrigation intensives détournent des rivières, des lacs et même la nappe phréatique engendrant l’infertilité rapide du sol.

De plus, la transformation de la plante en textile utilise près d’une vingtaine de traitements chimiques. L’empreinte carbone laissée par le transport est aujourd’hui 6 fois plus élevée que les normes établies par les organismes protectrices de l’environnement. Les cultures s’effectuent souvent dans des pays éloignés de celui où a lieu la transformation. Il y a aussi la surproduction, le gaspillage et l’accumulation des déchets. Environ 20 % du tissu sont jeté lors de la découpe d’un vêtement.

Les textiles bio sont issus de l’agriculture biologique et respectent les normes écologiques et éthiques puisqu’il n’y a pas d’intrants chimiques, le sol et les ressources naturelles sont préservées et cela favorise le commerce équitable. Le traitement et la transformation des fibres sont réalisés avec des produits naturels et organiques limitant ainsi les effets néfastes sur l’environnement, mais aussi sur la santé des consommateurs.

 

Les labels existants pour le marché du textile

À l’instar de l’alimentation et du cosmétique, le textile possède des labels certifiant son caractère bio. On retrouve :

  • Global Organic Textile Standard (GOTS) : il est apposé aux textiles biologiques. Il certifie toute la chaine d’approvisionnement du textile de la transformation à la distribution avec une fabrication d’au moins 70 % en fibres naturelles organiques.
  • Bio Equitable : il certifie une production biologique de la matière première en suivant une charte combinant l’écologie et le social.
  • OEKO TEX : créé en 1992, il vise à garantir des textiles exempts de produits toxiques pour l’environnement et le corps. Il englobe également le label Made in Green.
  • Demeter : le label exige une matière première provenant des fermes certifiées avec des techniques mécaniques respectueuses de l’environnement.
  • Ecocert : il n’est apposé que si les conditions de production ne sont pas conjuguées avec les aspects sociaux ainsi qu’une composition minimum de 70 % de fibres naturelles dans les produits. Il peut être associé avec le RDS (il certifie les bonnes conditions d’élevage des animaux pour le duvet et les plumes), le PWS (la laine) ou le RMS (le mohair).
  • Biore : spécifique au coton, il certifie l’origine biologique des fibres et l’absence de produits chimiques dans la chaine de production.
  • Bluesign : il s’implique dans la teinture et l’ennoblissement ainsi que les impacts de ces techniques sur l’environnement.
  • Masters of Linen : il garantit une production 100 % de lin en Europe, de la culture de la plante à la confection.

 

Le marché du textile bio

Le marché des textiles bio, c’est également la guerre des marques et les établissements de prêt-à-porter dominent le secteur. Toutefois, il existe des enseignes qui possèdent déjà une certaine notoriété dans le domaine comme : Hoopal, José, GoudronBlanc, Faguo, Veja, Blackwood, Jimmy Fairly, Hempage, Nomads, Thought, Living Crafts, Brin Sauvage, etc.

Même si le marché du textile bio ne représente aujourd’hui que 1 % du marché global, c’est une notion en constante évolution vu qu’en 2018, environ 30 % des Français lui font confiance. Des chiffres qui ne cessent d’augmenter avec la prise de conscience des consommateurs sur l’impact écologique des textiles conventionnels et les démarches écoresponsables des industries concernées. On note toutefois que les textiles bio reviennent parfois de 2 à 4 fois plus chers que le textile conventionnel du fait des coûts supplémentaires associés à une production à moindre échelle et d’autres frais généraux comme la manutention ou l’étiquetage selon le CCI (Centre de Commerce International).

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