Avec une hausse importante de la mortalité chez les abeilles ces dernières années, les laboratoires de R&D ont mis en place de nouveaux projets pour la préservation des ruches. Il s’agit d’étudier les facteurs de mortalité afin de proposer des mesures efficaces et durables. L’Institut national de la recherche agronomique (INRA) s’est impliqué activement dans cette démarche. Dans ces projets de recherche, l’INRA collabore avec différents acteurs locaux, tels que la société Apiterra en Maine-et-Loire. Dans les grandes lignes, les projets innovants ont pour objectif de trouver des solutions durables pour lutter contre les acariens et notamment contre les varroas, qui représentent une menace pour vie des ruches. Pourquoi le Varroa est-il nocif ? Le Varroa est un acarien qui se développe dans les ruches et qui est une des principales causes de la mortalité des abeilles. Il se multiplie sous les larves et affaiblit les abeilles. Toutefois, les chercheurs spécialisés dans l’apiculture ont découvert que certaines abeilles adultes, notamment celles qui se développent en milieu sauvage, ont une bonne résistance aux varroas. Ces comportements sont liés à certains gènes que les chercheurs sont en train d’étudier. Dans les laboratoires de recherche, les spécialistes essayent d’identifier les profils des abeilles naturellement résistantes aux parasites et notamment aux varroas. L’objectif de ces projets R&D est de sélectionner et d’élever des abeilles plus résistantes. Les traitements contre les varroas Afin de réduire la mortalité des abeilles, les apiculteurs ont la possibilité d’appliquer un traitement acaricide. Toutefois, les acaricides restent une solution artificielle, qui peut devenir nocive pour les essaims dans la mesure où elle favorise les accumulations de résidus dans les cires. Ce traitement affaiblit les abeilles et en plus certains varroas sont devenus résistants à cette substance. C’est la raison pour laquelle les chercheurs recommandent de privilégier l’apiculture naturelle, qui est une solution durable et respectueuse de l’environnement. Favoriser l’apiculture naturelle Le développement des abeilles fortes, qui résistent naturellement aux acariens, permet d’éviter les traitements et de réduire la mortalité dans les ruches. C’est le principe de l’apiculture durable et saine, qui encourage l’élevage des souches locales les plus résistantes. Une fois les essaims les plus résistants sélectionnés, ils sont installés dans des ruches artificielles, implantées souvent en zone urbaine. Il s’agit de ruches posées dans les grandes villes ou dans des zones industrielles, dans le cadre des projets de soutien de l’apiculture. De nombreuses ruches ont été implantées actuellement sur les toits des entreprises, des écoles et des administrations. Certains musées se sont également impliqués dans ces projets.

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Bernard Descottes est Professeur de chirurgie, Chef du service de Chirurgie Viscérale et Transplantation, Président de la Commission Médicale d’Etablissement du CHU de Limoges et Président de l’Association Francophone d’Apithérapie. Il nous explique ce qu’est l’apithérapie… Comment avez-vous découvert l’apithérapie ? Par la connaissance du miel et par des discussions sur les racines du mot pommade (qui se rapproche du mot pomme). Qui dit pomme dit richesse en sucre et l’utilisation des lamelles de pomme par les médecins de Napoléon sur les grognards. Partant de là, j’ai pensé que le miel, outre sa richesse en sucre, fourni non seulement de l’oxygène mais aussi un acide glycogénique peu favorable à la prolifération microbienne grâce à son PH. Le miel avait d’ailleurs pour nous des richesses propres tenant des abeilles et des fleurs où elles vont butiner. En 1984, le lendemain de mes réflexions, j’ai utilisé avec succès le miel sur une plaie désunie et infectée après appendicectomie. Depuis, plus de 3500 malades ont été traités par mon équipe en utilisant le miel. L’apithérapie est encore peu connue, pouvez-vous nous en dire plus ? L’apithérapie est à mon avis insuffisamment connue. Elle doit l’être mieux et pour être mieux connue elle doit surtout sortir des propriétés légendaires transmises de bouche à oreille depuis des siècles. Elle doit maintenant s’appuyer sur des travaux scientifiques qui authentifieront la réalité de leurs propriétés et leurs acceptations par le corps médical et de l’utilisation sur le patient. Sous quelles formes sont utilisées les produits de la ruche ? Les produits de la ruche se présentent sous des formes variables.Si l’on prend le pollen, on trouve du pollen frais ou du pollen sec.Les venins, eux, sont utilisés soit par ponction directe, soit par micro-injections.La propolis* peut être sous forme de gélules, de solution ou de poudre.Le miel reste un produit qui tend à être présenté en pot mais d’autres présentations sont à l’étude par nos soins.Pour la gelée royale, la présentation est standard ou utilisée dans une préparation sous forme de gélules ou sous forme d’ampoules, le plus souvent associée à du miel ou à la propolis. Le coût de ces produits est extrêmement variable. L’apithérapie est-elle destinée à tout le monde ? L’apithérapie c’est l’utilisation des produits de la ruche et des abeilles, puisqu’il y a le venin et la cire, à des fins thérapeutiques. C’est dire qu’elle est destinée à l’ensemble de la population et qu’elle peut être utile dans les populations en voie d’émergence pour traiter un grand nombre de pathologies où les produits de la ruche s’avèrent à efficacité égale ou supérieure à certains produits de synthèse. Il existe manifestement des intérêts pour se tourner vers une médecine plus volontiers naturelle d’où ce regain d’intérêt depuis quelques années. Pouvez-vous nous parler de l’Association Francophone d’Apithérapie ? L’AFA a été créée en 2007 et officialisée lors de sa première assemblée générale en mai 2008 à Lyon. Cette association se veut être un élément de développement des produits d’apithérapie mais surtout d’être un moteur de

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